mercredi 24 avril 2013

Les communications des mouvements sociaux


Je viens de lire une série de trois articles sur le sujet des communications des forces policières. Bravo à Renaud Poirier-Saint-Pierre! Il s'agit d'une contribution de grande qualité pour le débat public sur une question d'actualité.

Dans le troisième article de la série, ce qui a retenu mon attention, c'est la suggestion que lorsqu'un corps social emploie une stratégie de communications qui comporte des failles évidentes, les personnes qui critiquent les actions de ce corps social devraient se doter d'un plan de communication qui exploite ces failles :



En pratique, les organisations porte-étendards des luttes contre la brutalité policière devraient se doter d’un plan de communication afin de contrecarrer celui des policiers. Le simple fait d’organiser et prévoir ces communications peut grandement aider à contrecarrer la stratégie de relations publiques des policiers.

Pour avoir participé à quelques mouvements sociaux,  je peux ajouter une critique constructive à cette suggestion. Les mouvements marginaux ou émergents n'ont ni le temps, ni l'expertise pour se doter d'un plan de communications dans les moments où ces collectivités sont les plus actives. Lorsque ces mouvements sont prêts à se doter d'une équipe stable et compétente de relations publiques, ils ne sont déjà plus dans leur période de pleine mobilisation. Il semble que la conception généralement admise d'un plan de communications soit incompatible avec les rassemblements de personnes qui existent avant l'apparition de structures collectives.

Pour les chercheurs intéressés à se pencher sur la relation entre communications et mouvements sociaux, un bon exemple de départ serait certainement l'appel lancé par Adbusters en 2011 et qui a entraîné l'apparition du mouvement Occupons. Cette communication initiale a été d'une efficacité extraordinaire, mais ce mouvement n'a plus réussi par la suite à utiliser aussi bien les moyens employées par les boîtes de communications.

Références:



dimanche 21 avril 2013

Marche pour la Terre 2013


À mon arrivée au point de rassemblement, je tombe sur des gens costumés, dont un qui porte un toutou panda.



Je croque un portrait de cette une maman alors qu'elle fait  un «high 5» à un renard.



Une icône des manifestations de 2012 qui personnifie de façon ludique l'expression : «république de bananes».



J'arrive au lieu de rassemblement proprement dit.



Tout près, je tombe sur une action directe de distribution de bombes de semences. J'en ai récupéré une que je planterai «une fois au chalet».


Ensuite, j'entends la Chorale du peuple. Je prends une photo d'ensemble et puis une photo d'Alain Mignault.



Quelques jongleurs se sont donné rendez-vous pour l'occasion.


Je me rapproche de la rue Sainte-Catherine. En chemin, je prends un cliché d'une petite fille avec un drapeau rouge.


Puis je prends en photos les nombreuses pancartes et bannières qui sont rassemblées au coin de Jeanne-Mance et Sainte-Catherine.


Il y avait de jolies éoliennes colorées. Quelle belle journée pour les photos!


Je prends deux clichés pour montrer la foule : un premier orienté dans le sens de la rue Sainte-Catherine et le second dans le sens de Jeanne-Mance.



Voici un squelette d'ours polaire sur un chariot, courtoisie de plusieurs groupes écologistes.


Je prends quelques dernières photos avant le départ de la marche.


En plus des personnes en costumes d'animaux, j'ai vu plusieurs personnes déguisées ou masquées. Suite à un appel sur les réseaux sociaux, des gens se sont fabriqués des masques de pandas, en appui à Anarchopanda et pour dénoncer le Règlement P-6 de la Ville de Montréal qui interdit de se cacher le visage dans les manifestations. Peut-être est-ce le cas de ces marcheurs? En tout cas, les pandas étant une espèce menacée, ces masques sont de circonstance dans une marche pour la Terre.



De l'avis de beaucoup de gens, nous devrions nous pencher sur le problème de la croissance. Bien qu'elle fasse tourner l'économie à court terme, une croissance soutenue va éventuellement laisser une planète en ruines. 


Le masque de Guy Fawkes, tel qu'on le voit dans le film «V pour Vendetta» a été adopté par le mouvement décentralisé Anonymous. On a vu également beaucoup de gens le porter pendant les occupations de 2011-2012 et pendant les manifestations du Printemps érable.


Cette manifestante masquée porte une tête de panda sur laquelle est écrit : «Anarchiste. Fuck P6». Une motion d'abrogation du règlement P-6 sera débattue demain le 22 avril au conseil municipal. J'espère bien que cette motion sera adoptée. 



Nous sommes maintenant sur le boulevard René-Lévesque en direction Ouest. Cette bannière rappelle la lutte de 2010 contre la fracturation hydrolique dans la vallée du Saint-Laurent. Une lutte qui a réussi à faire plier le gouvernement.



Voici un personnage associé à la lutte pour la préservation des forêts. Je l'avais déjà vu lors de mon reportage «On coupe des arbres sur le Mont Royal» et à l'extérieur d'une audience au Palais de Justice qui a permis de maintenir une injonction de la compagnie forestière PF Resolut contre ceux qui pourraient  avoir  l'intention d'entraver les coupes dans la réserve faunique du Parc de la Vérendrye.


Encore quelques pancartes et bannières.


L'arrivée de la courte marche était à la Place du Canada. Les organisateurs occupaient le parc au sud du boulevard René-Lévesque. Pour plusieurs manifestants, la Marche pour la Terre ne s'inscrit pas dans une critique assez radicale du système politique et économique actuel. Selon ce point de vue, collaborer avec les grandes entreprises, qu'elles soient elles-mêmes polluantes ou qu'elles entretiennent une économie qui permet la destruction de l'environnement, est une compromission inacceptable. Beaucoup de ces manifestants se sont rassemblés au nord de René-Lévesque pour faire valoir ce point de vue. Dans ce cliché, on peut voir un beau dragon anarchiste.


Deux automobilistes ont été temporairement bloqués sur René-Lévesque, ce qui a provoqué l'intervention d'une personne affectée à la sécurité et de quelques policiers à vélo pour ouvrir le chemin, sans qu'il y ait eu de réel danger.


D'autres pancartes et bannières au sud de René-Lévesque.


Les policiers à vélo sont restés un moment sur René-Lévesque. La circulation a été détournée et éventuellement, le côté nord s'est de nouveau rempli.


Un groupe de danse et percussions.


J'ai pris un bon moment pour prendre cette prochaine photo en raison du contraste. Beau message.


Cette jeune femme ramassait les déchets qui traînaient. Ça m'a fait penser à Jacques Messier, qui a tant fait de sensibilisation en ce sens pendant l'occupation du square Victoria.


Ce groupe fait de la sensibilisation au sujet du traitement que les êtres humains réservent aux animaux.


Le drapeau vert et noir de l'anarcho-primitivisme.


Une bannière critique du discours omniprésent dans les médias sur les supposés «casseurs».



Du côté est du parc, on s'assoit sur le gazon...


...ou sur les voitures.


Non visible sur la photo, une Terre miniature a été mise en tombe dans cette pyramide.



La scène pour les prises de parole à la fin de la marche.


Des gens de Val-Jalbert sont venus se manifester sous la forme de fantômes pour dénoncer le projet de centrale hydroélectrique sur la chute Ouiatchouan et aussi l'injonction qui les a obligés à fermer leur site valjalbert.ca. Pour plus d'informations sur ce groupe, visiter www.sosvaljalbert.com



D'autres banderoles et pancartes.


Un autre groupe de percussions.




Un policier interrompt un journaliste pour lui demander de dégager la voie.


Ma batterie est tombée à plat à ce moment-là. Les policiers se sont faits entendre avec leurs porte-voix de voiture, ce qui rend difficile la compréhension de ce qui est dit. Pendant un dizaine de minutes, il n'était pas clair s'il y aurait une intervention. Je me suis joint à la Chorale du peuple et nous avons chanté dans la partie au nord de René-Lévesque. Un contingent de manifestant a commencé une marche spontanée qui a tourné sur Sainte-Catherine Est. La Chorale a emprunté le même chemin mais a perdu la marche de vue. Nous avons décidé de chanter en marchant le long de Sainte-Catherine. Nous nous sommes arrêtés au square Phillips pour chanter encore quelques chansons avant de rentrer chacun chez soi.

Rendez-vous demain à l'Hôtel de Ville pour obtenir l'abrogation du Règlement P-6.